Le 11 octobre, le groupe de travail sur les filles, ONU Femmes, UNFPA, l'UNICEF et un groupe divers de filles venant du monde entier ont piloté l'édition annuelle de la Journée internationale de la fille – Les filles font entendre leur voix. Placé sous le thème global « Génération numérique. Notre génération », l'événement de cette année a mis l'accent sur l'importance de profiter du mouvement rassemblé grâce aux audacieux engagements pris lors du Forum Génération Égalité dans le domaine de la technologie et de l'innovation, dans le but de « combler le fossé numérique pour accélérer les opportunités ».
Au niveau mondial, 2,2 milliards de personnes de moins de 25 ans n'ont pas accès à Internet à domicile, les filles étant plus susceptibles d'être sans connexion. Celles qui ont la possibilité de se connecter sont trop souvent exposées à la violence en ligne ; d'après une enquête récente réalisée auprès de 14 000 filles dans 31 pays, plus de la moitié d'entre elles (soit 58 %) ont été harcelées et victimes d'abus en ligne. Cette réalité est aggravée lorsque les filles disposent d'un médiocre accès à Internet ou à l'électricité ou vivent dans des zones en conflit ou en situation de crise, ce qui compromet leur droit à l'éducation et l'accès à la technologie de base. Conscient de l'important obstacle que cela constitue pour la réalisation de l'égalité entre les sexes, le Forum Génération Égalité 2021 a fait de la technologie et de l'innovation une priorité fondamentale pour les relations hommes-femmes.
Inaugurée pendant le Forum, la coalition d'action de Génération Égalité sur les technologies et l'innovation en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes réunit des meneurs de la société civile, des gouvernements, des entreprises, des organisations caritatives et de jeunes acteurs du changement, pour favoriser un accès satisfaisant à la technologie numérique et à la culture numérique universelle pendant les cinq prochaines années. Les adolescentes et les jeunes femmes sont au cœur de la mobilisation sans précédent en faveur de la coalition d'action, qui a mené un millier de porteurs d'engagements à annoncer 40 milliards d'investissements par le biais des coalitions, ce qui aura un impact direct sur les vies des filles et des jeunes femmes.
Dans ce contexte, la célébration de la Journée internationale de la fille a offert l'opportunité aux filles de partager des expériences et de réclamer que l'on innove de façon continue dans l'établissement de liens entre les jeunes au moyen des espaces numériques – toujours dans le but d'assurer aux filles un accès égal au monde numérique.
L'ouverture de l'événement était axé sur une conversation franche entre filles, pendant laquelle les participantes ont expliqué comment elles avaient été personnellement affectées par la fracture numérique, et envisagé les solutions existantes et les ressources supplémentaires nécessaires pour participer pleinement à un monde de plus en plus dépendant du numérique. « En tant que filles, nous disposons d'un énorme pouvoir pour réaliser des transformations dans notre communauté. Je voudrais encourager chaque fille à user de tout son potentiel et à pousser en faveur du changement dans sa communauté. Si nous faisons cela, personne ne pourra nous arrêter », a déclaré Louise, lauréate du Tech Trailblazer pour l'UNICEF au Brésil.
Les militantes reconnaissent que personne ne peut combler la fracture numérique seul ; des acteurs de tous les secteurs de la société doivent prendre leurs responsabilités dans la conduite du changement. La coalition d'action sur les technologies et l'innovation est un des lieux majeurs dans lesquels ces divers acteurs se sont unis pour prendre des mesures et réaliser le changement. L'approche holistique de la coalition n'est pas seulement centrée sur l'amélioration de l'accès et des compétences numériques, mais également sur l'augmentation des investissements dans la technologie féministe, en construisant davantage d'écosystèmes d'innovation inclusive et en concevant de nouveaux dispositifs pour prévenir et éliminer la violence en ligne fondée sur le sexe. Cela s'est traduit par des engagements ambitieux en faveur d'actions d'ici à 2026, parmi lesquels :
- L'engagement de Digital Grassroots, le leader des réseaux de jeunes de la coalition, à renforcer les capacités de futurs leaders de l'internet, en recrutant 1000 jeunes femmes pour des programmes visant à renforcer les compétences numériques de base et les projets de cybersanté, et à mener des recherches-actions sur l'égalité entre les sexes dans la gouvernance de l'internet ;
- L'annonce d'un engagement commun entre Facebook, Google, Twitter et Tiktok, en collaboration avec la World Wide Web Foundation, à combattre la violence et les abus en ligne fondés sur le sexe, et à améliorer leurs plateformes au cours des deux prochaines années, en mettant l'accent sur les systèmes de déclaration et sur la mise au point de meilleurs moyens pour les femmes d'organiser leur sécurité en ligne ;
- L'engagement du gouvernement du Rwanda à combler l'actuel fossé entre les sexes dans l'accès au numérique d'ici à 2026, dans trois domaines spécifiques : la possession de smartphones, l'accès aux services financiers numériques, et les études en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques dans les lycées.
Les intervenantes ont conscience que la capacité à tracer un chemin vers un progrès durable et significatif pour les filles au moyen des coalitions d'action dépend de mesures claires en faveur de la reddition des comptes, dont l'élaboration est déjà en cours. Le rôle moteur des filles dans la conception et la mise en œuvre des structures de reddition de comptes du Forum Génération Égalité est « une condition préalable absolue », a souligné Dan Seymour, directeur de la Division des partenariats stratégiques d'ONU Femmes.
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