Le 9 novembre à la COP26[1], lors de l'événement de la Présidence consacré à une Journée des femmes, des États membres ont exposé de nouvelles étapes visant à assurer la prise en compte des différences entre les hommes et les femmes dans l'action climatique et à développer le rôle moteur des femmes et leur participation significative à l'action pour le climat. Ces nouveaux engagements font suite aux 139 millions US$ déjà promis pour la coalition d'action organisée par ONU Femmes sur l'action des femmes en faveur de la justice climatique, qui a pris son départ officiel pendant le Forum Génération Égalité de Paris en juillet dernier. L'Initiative Génération Égalité est une action mondiale visant à accélérer les mesures et l'investissement en faveur de l'égalité entre les sexes d'ici à 2026.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a qualifié 2021 d'« année cruciale » pour l'action sur le changement climatique, car les engagements énoncés dans l'Accord de Paris doivent être soutenus par des plans clairs et crédibles. La coalition d'action de Génération Égalité sur l'action des femmes en faveur de la justice climatique répond à cet appel, en rassemblant des États membres, des organisations internationales, le secteur privé, la société civile et des organisations de jeunes pour financer ces efforts, fixer des cibles concrètes et piloter l'action collective visant à réaliser les objectifs relatifs à l'égalité hommes-femmes et au climat.
Les engagements annoncés lors de l'événement phare intitulé « Faire progresser l'égalité entre les sexes dans l'action pour le climat » contribueront à la construction d'un mouvement international en faveur de la mise en œuvre du Plan d'action pour l'égalité des sexes convenu pendant la COP25, en prévision de la Soixante-sixième session de la Commission sur le statut de la femme; qui aura lieu en mars 2022 et sera axée sur l'égalité hommes-femmes dans le contexte du changement climatique, de l'environnement et de la réduction des risques de catastrophes.
« Les engagements pris aujourd'hui sont un pas dans la bonne direction, mais nous avons besoin que beaucoup d'autres nous rejoignent. La rhétorique est importante, mais actuellement, l'objectif urgent est de changer la réalité », a affirmé Åsa Regnér, Directrice exécutive adjointe d'ONU Femmes, tout en appelant les gouvernements et tous les acteurs à rejoindre les coalitions d'action en prenant un nouvel engagement, ou à se joindre aux engagements collectifs déjà pris pour faire progresser l'action des femmes en faveur de la justice climatique au cours des cinq prochaines années.
Les nouveaux engagement ambitieux pris à l'égard de la coalition d'action sur l'action des femmes en faveur de la justice climatique, pour soutenir la mise en œuvre du Plan d'accélération mondial pour l'égalité entre les sexes, sont notamment les suivants :
- La Bolivie s'engage à promouvoir le leadership des femmes et des filles, en particulier des femmes autochtones, afro-boliviennes et celles des zones communautaires et rurales, à travers leur participation à la mise au point de projets de développement durable. La Bolivie promet également d'intégrer des données différenciées selon le sexe dans les contributions déterminées au niveau national, et de collaborer avec ONU Femmes pour promouvoir l'usage de la ventilation selon le sexe dans les statistiques nationales officielles sur l'environnement et le changement climatique.
- Le Canada maintient son soutien au leadership des femmes dans l'action en faveur du climat et veillera à ce que 80 % des 5,3 milliards de dollars canadiens qu'il investira dans le climat pendant les cinq prochaines années ciblent l'égalité entre les sexes. Le Canada continue également d'investir pour lier l'environnement et les données socio-économiques, notamment celles qui sont différenciées selon le sexe, au moyen d'un Recensement de l'environnement ; de mener la campagne Parité d'ici à 2030, qui vise à faire progresser l'égalité entre les sexes dans le secteur des énergies propres. Enfin, le Canada a signé le Pacte multipartite sur les femmes et l'énergie pendant la COP26.
- L'Équateur s'engage à renforcer les capacités en matière de leadership, de négociation et de prise de décisions au sein des organisations de femmes œuvrant en faveur du climat. Le pays promet également d'accorder la priorité aux femmes et aux enfants les plus vulnérables et de les encourager à devenir des agents du changement.
- La Suède annonce de nouvelles mesures visant à inscrire fermement l'égalité hommes-femmes dans toutes les actions en faveur du climat, notamment un plan de travail intégrant l'égalité entre les sexes dans toutes les grandes opérations menées par l'Agence suédoise de protection de l'environnement. Ce pays fait également savoir qu'il entreprend des travaux préparatoires en vue de la possible adoption d'une stratégie nationale visant à intégrer l'égalité entre les sexes dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris en Suède.
- Le Royaume-Uni a expliqué comment des fonds d'une valeur de 165 millions de livres relèveront le double défi de l'inégalité entre les sexes et du changement climatique, permettront de mieux analyser l'impact des décisions prises dans ce domaine sur les femmes et d'intégrer la prévention de la violence dans l'action en faveur du climat.
- La Belgique s'engage dans un programme climatique pour le Sahel, axé sur les besoins des femmes et des filles et doté d'un investissement de 50 millions d'euros sur cinq ans.
- La Norvège œuvrera à augmenter et à renforcer le rôle et l'impact des femmes et des filles dans la prise de décisions au sujet du climat, au plan international aussi bien que national.
Ces progrès ont réjoui Sabra Noordeen, Envoyée spéciale des Maldives pour le changement climatique, qui s'est exprimée durant l'événement. Les Maldives codirigent la coalition d'action sur l'action des femmes en faveur de la justice climatique, aux cotés du Costa Rica.
Les intervenants ont discuté des défis prioritaires et évoqué leur motivation personnelle à œuvrer pour l'intégration de l'égalité hommes-femmes dans l'action pour le climat. La responsable autochtone Tarcila Rivera Zea a déclaré à ce sujet : « Notre mère nourricière, la Terre, n'est unie que lorsque l'humanité dispose de droits égaux. Nous devons tous faire de réels efforts pour mettre fin aux conséquences climatique nuisibles pour nos territoires et nos vies. Il relève de la responsabilité de tous les dirigeants et acteurs économiques de garantir la dignité des générations futures. »
En l'espace de quelques années, des jeunes femmes et des filles ont pris la tête de mouvements nationaux et mondiaux pour le climat et modifié de façon tangible le discours tenu à ce sujet. Leur participation significative est cruciale pour la gestion de l'urgence climatique. La jeune militante et fondatrice de Clean Earth Gambia, Fatou Jeng, a lancé un appel en faveur d'une représentation accrue des femmes et des jeunes au niveau mondial, notamment dans la prise de décision sur le changement climatique. « Pour accorder une véritable priorité ou s'attaquer vraiment à la crise climatique, nous devons nous assurer que les femmes participent au leadership. C'est à cette seule condition que nous prendrons la crise au sérieux », a-t-elle déclaré.
Cet événement a confirmé l'élan sans cesse croissant qui, au sein de la communauté internationale, cherche à relever les ambitions en faveur de l'action pour le climat, diffusant le message selon lequel il est maintenant temps de procéder à une mise en œuvre respectueuse des différences entre les hommes et les femmes.
Les informations pour devenir un porteur d'engagement se trouvent ici. Consultez ici la liste des engagement exemplaires pris à l'égard de la coalition d'action – y compris par des leaders – , ainsi que la liste des engagements collectifs – là. Regarder l'enregistrement de l'événement.
Lisez ici l'édition spéciale de notre lettre d'information sur les engagements à l'égard de la coalition d'action lors de la COP26
[1] La COP26 est la vingt-sixième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il s'agit d'un sommet mondial organisé par les Nations Unies sur le changement climatique et la façon dont les pays prévoient de s'y attaquer ; elle a lieu du 31 octobre au 12 novembre 2021.