Le 20 janvier, un groupe d’expert·e·s s’est réuni dans le Equality Lounge du Female Quotient à l’occasion du Forum économique mondial de Davos pour discuter des perceptions du leadership et échanger des idées sur la manière d’accélérer la diversité des genres aux postes décisionnels.
En changeant la perception des femmes dirigeantes, nous parviendrons à changer les préjugés culturels et émotionnels fondamentaux que les gens ont à l’égard des femmes, a expliqué Anita Bhatia, directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes, dans son discours liminaire.
« Il faut cesser de relayer l’idée reçue que les femmes ne sont qu’une catégorie de leaders et, au contraire, leur donner la liberté de pouvoir être le type de dirigeantes qu’elles veulent être », voilà ce qu’a déclaré Mme Bhatia, avant d’ajouter : « La Coalition d’action sur les mouvements et le leadership féministes doit aborder de front cette question du leadership et notamment de la perception du leadership ».
Silvana Koch-Mehrin, présidente de Women Political Leaders, a souligné l’importance d’améliorer la qualité des échantillons de données sur le genre, l’une des tactiques clés utilisées par les coalitions d’action pour déceler les zones d’inégalités, trouver des solutions et assurer un meilleur suivi des progrès. Women Political Leaders s’est engagé à améliorer et à amplifier les données pour transformer les perceptions du leadership au cours des cinq prochaines années.
La coalition d’action s’efforce de faire progresser et d’accroître la participation, le leadership et le pouvoir décisionnel des femmes, des filles et des personnes non binaires, dans toute leur diversité. Cet objectif sera atteint en faisant progresser la parité entre les femmes et les hommes dans tous les aspects de la prise de décision publique et économique et en promouvant des lois et des politiques qui soient féministes, transformatrices et inclusives.
« Grave et systémique »
Michelle Harrison, directrice générale de Kantar Public, a présenté les résultats de l’enquête sur l’indice de Reykjavik pour le leadership Reykjavik Index for Leadership qui a été établi par Women Political Leaders et Kantar Public afin de mesurer la perception de l’égalité entre les hommes et les femmes en matière de leadership.
Les données permettent de constater que la société considère systématiquement que les femmes sont moins aptes à occuper des postes de direction et révèlent que les jeunes des Pays du G7 ont davantage de préjugés à l’égard du leadership féminin que la génération de leurs parents.
Ces attitudes créent des obstacles à la progression des femmes et contrastent avec les preuves que la diversité des genres en matière de leadership est bénéfique aux performances d’une organisation, au développement sociétal et au progrès économique.
Lors de l’établissement de l’indice Reykjavik, « nous ne pensions pas trouver une occurrence aussi grave, constante et systémique », a expliqué Mme Harrison.
Les données sur le genre renferment un grand pouvoir
Les Coalitions d’action du Forum Génération Égalité sont une occasion d’action collective unique pour fournir des données sur le genre. « Ce qui compte, c’est ce qui est mesuré », a déclaré Silvana Koch-Mehrin, présidente de Women Political Leaders, une organisation qui codirige la coalition d’action sur les mouvements et le leadership féministes.
Women Political Leaders s’est engagé à transformer les perceptions du leadership en étendant l’indice Reykjavik à 50 nouveaux pays et en amplifiant les données sur l’étendue des stéréotypes en la matière au cours des cinq prochaines années.
Évolution des perceptions
Les intervenant·e·s ont demandé que des exemples de femmes occupant des postes à responsabilité soient mis en avant afin de lutter contre les préjugés. Cette approche s’inspire de l’initiative d’ONU Femmes Leaders pour la Génération Égalité qui rassemble des femmes de toutes les générations et de tous les secteurs d’activité pour illustrer tout le potentiel d’un leadership diversifié et inclusif.
Pouvoir transformer les préjugés est un levier pour obtenir des résultats positifs sur toute un ensemble de questions, non seulement pour la vie des individus, mais aussi pour la société dans son ensemble, a rappelé M. Bhatia aux participant·e·s lors de la clôture du panel. « Les perceptions peuvent être changées… et le travail de Génération Égalité ne fait que commencer. »